Bien que la musique traditionnelle n'a point besoin du solfège, car basée sur une transmission orale essentiellement, je me suis permis de vous mettre les bases du solfège.
Allant de l'initiation et base au début de la page, jusqu'à l'explication des gammes, intervalles et autres complexités musicales.
C'est plutôt un référentiel de solfège allant des notions jusqu'à des explications plus complexes, mais allant chronologiquement et pédagogiquement du plus simple au plus complexe.
En effet, je me suis posé la question de ce chapitre, mais comme nous travaillerons autant des morceaux anciens que modernes, pour ne pas stopper les connaissances des personnes (lecture de partition du musette, classique, jazz, rock....), j'ai préféré aller jusqu'au bout de la démarche.
Conseil pour ceux qui ne connaissent pas le solfège, prenez le temps, chapitre par chapitre. Lisez tranquillement, avancez méthodiquement et sans précipitations (cad ne commencez pas par la fin, sinon décrochage assuré au bout de 2 secondes).
ainsi que de leurs combinaisons appelées à former l'ossature de l'œuvre musicale dans son déroulement temporel, à la fois
Le terme est devenu au fil du temps par métonymie, le synonyme de l'œuvre musicale elle-même.
Dans le solfège, la portée est un ensemble de cinq lignes horizontales permettant de représenter les hauteurs. Elle est destinée à recevoir les figures de notes et de silences, les clés, les altérations, et quelques autres symboles annexes.
Un ensemble de deux portées ou plus, liées par des accolades, s'appelle un système.
Dans le solfège, la représentation des hauteurs utilise six types de signes : la portée, les lignes supplémentaires, les figures de note, les clés, les signes d'octaviation et les altérations.
Les cinq lignes de la portée sont également espacées et forment entre elles quatre interlignes. Les lignes et les interlignes sont numérotés du bas vers le haut :
Les figures de note (dont la forme permet d'indiquer les durées) sont placées soit sur les lignes, soit dans les interlignes. La hauteur est indiquée par la position de la tête de la note : la présence éventuelle d'une hampe n'entre pas en ligne de compte.
En deçà et au-delà de la portée, on dispose de lignes et d'interlignes supplémentaires, dont la fonction est d'agrandir ponctuellement la portée. Le nombre de lignes et d'interlignes supplémentaires pouvant être utilisés est en principe illimité :
Ces lignes supplémentaires évitent des changements de clef pour les registres aigus et graves des instruments. Certains d'entre eux, afin d'éviter un excès de lignes supplémentaires peu lisible, utilisent toujours ce changements de clef. Par exemple, le basson, le trombone et le violoncelle, habituellement en clé de fa, utilisent la clé d'ut 4e pour leur registre aigu, voire la clef de sol pour le suraigu du violoncelle.
Dans le solfège, les barres de mesure sont des traits verticaux qui matérialisent sur la partition, les cycles de temps que sont les mesures. En conséquence, une mesure est la période comprise entre deux barres consécutives, et le « temps fort » — ou premier temps de la mesure — est celui se trouvant immédiatement à droite de chaque barre.
En solfège, une clef (ou clé) est un signe graphique placé au début de la portée qui indique la hauteur des notes associées à chaque ligne.
La note do dans 8 clefs
La clef se trouve nécessairement au début de toute portée, mais peut aussi se rencontrer plus loin pour indiquer un changement de clef.
Il existe trois figures de clefs : la clef de sol, qui indique le sol no 3, proche du la du diapason, et qui concerne les sons aigus, la clef d’ut qui indique le do no 3 — ut est l’ancien nom de la note do — et qui concerne les sons du médium, enfin, la clef de fa, qui indique le fa no 2 et qui concerne les sons graves.
clef de sol
clef de fa
clef d'ut
En musique, une note désigne soit un symbole permettant de représenter la hauteur et la durée relative d'un son, soit la hauteur elle-même d'un son.
Système | Dénomination de la gamme | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Anglais | C | D | E | F | G | A | B | |
Allemand | C | D | E | F | G | A | H | |
Français | Do | ré | mi | fa | sol | la | si |
Les figures de note se présentent sous la forme d'un ovale, appelé « tête de note », dont la position sur la portée indique la hauteur de la note. La tête de note est de couleur blanche en ce qui concerne la blanche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont supérieures — ronde et carrée, principalement —, et de couleur noire en ce qui concerne la noire ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures — croche, double croche, etc. La blanche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures possèdent en outre une hampe (ou queue). Enfin, la croche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures, sont dotées d'un ou plusieurs crochets.
Dans le solfège, le point de prolongation est un signe placé après une figure de note ou de silence permettant de prolonger la durée de cette figure d'une manière précise et quantifiable.
Il existe le point ordinaire, simplement appelé « point », le double point et le triple point.
Lorsque le point suit une figure de note, il doit être analysé comme une durée s'additionnant à la valeur précédente au moyen d'une liaison de prolongation.
Il ne faut pas confondre le point de prolongation toujours placé après une figure avec le point indiquant le staccato qui lui se trouve au-dessus ou en-dessous.
Placé après une figure, le point augmente celle-ci de la moitié de sa durée.
Placé après une figure, le double point augmente celle-ci des trois quarts de sa durée.
Dans le solfège, si la durée des temps — régulièrement délimités par les pulsations — est le plus souvent constante, la durée des notes ou des silences ne l'est pas nécessairement. La notation musicale doit donc pouvoir exprimer, non seulement des durées égales au temps, mais aussi, des durées qui lui sont supérieures ou inférieures. Pour représenter les durées musicales, deux classes de symboles existent, l'une pour représenter les notes jouées ou chantées — les figures de note —, l'autre pour représenter les moments de silence entre certaines notes — les figures de silence.
Dans le solfège, le triolet est une division exceptionnelle du temps, formée d'un groupe de trois figures égales dont la somme équivaut à deux figures identiques dans un temps normalement binaire.
Le triolet est signalé par le chiffre « 3 » placé au-dessus ou au-dessous du groupe concerné.
On trouve donc le triolet à la place d'un temps binaire.
Au sein d'un triolet, la blanche vaut le tiers d'une ronde, la noire vaut le tiers d'une blanche, la croche vaut le tiers d'une noire, etc.
Un triolet peut ne pas former un groupe de trois notes égales, il suffit que la somme de ses durées soit équivalente à celle des trois notes égales. Par ailleurs, un triolet peut contenir des silences : la valeur du silence est alors égale à celle de la note qu'il remplace. Ainsi, chaque triolet de l'exemple ci-dessous équivaut à une noire, soit, à un triolet de croches :
On peut dire, pour résumer, que triolet signifie trois au lieu de deux, ou encore, trois en l'espace de deux.
Dans le solfège, le sextolet est une division exceptionnelle du temps dont la fonction est de remplacer deux triolets consécutifs.
Le plus souvent constitué de six figures égales, le sextolet est signalé par le chiffre « 6 ».
On trouve donc le sextolet à la place de deux temps binaires consécutifs. La figure de note choisie pour exprimer la division du sextolet — donc la note qui représente le 1/6 du quartolet — est celle qui vaut le 1/4 de sa durée totale.
Au sein d'un sextolet, la noire vaut le sixième d'une ronde, la croche vaut le sixième d'une blanche, la double croche vaut le sixième d'une noire, etc.
On peut dire, pour résumer, que sextolet signifie six au lieu de quatre.
Dans le solfège, la liaison de prolongation — ou liaison de tenue, ou, plus simplement liaison — est un signe en forme d'arc de cercle, reliant deux figures de notes de même hauteur et ayant pour effet de faire entendre un seul son dont la durée est égale à la somme des durées des figures liées — la deuxième note n'est donc pas attaquée et sert simplement à prolonger la durée de la première.
Le signe de la liaison peut enjamber une barre de mesure : l'avantage du procédé — sur le point de prolongation, par exemple — est que la durée ainsi obtenue peut être à cheval sur plusieurs mesures.
La liaison de prolongation permet donc d'additionner les durées de notes pour obtenir de nouvelles durées ne correspondant pas aux valeurs existantes, et pouvant excéder, si nécessaire, la durée de la mesure.
Remarques :
La mesure recouvre plusieurs aspects musicaux .
Dans un premier sens, la mesure est la division d'un morceau de musique en parties d'égales durées.
Cette division s'indique au moyen de petites barres verticales sur la portée, appelées barres de mesure.
Elle se définit par un nombre donné de temps - les temps étant des unités pour mesurer la durée. À cet égard, la mesure peut donc être vue comme une unité de mesure plus grande regroupant plusieurs temps.
Mais une mesure se définit également par la structuration et l'accentuation des temps : à savoir entre temps forts (accentués) et temps faibles. En d'autres termes, cette structure rythmique est constituée d'une succession de temps (un, deux, trois...) se répétant de manière cyclique, et dont le premier de chaque série est plus « fort » que les suivants. Généralement, la mesure est définie comme une période comportant un « temps fort » (plutôt le premier en musique « classique », plutôt le second et le quatrième en jazz, rock...) « suivi de X temps faibles ». Il existe donc plusieurs types de mesures, selon la répartition et la structuration des temps forts et faibles.
En second lieu, il s'agit également de « mesure » pour désigner plus spécifiquement le type de structure du segment donné (la mesure au sens premier) en fonction de l'accentuation de ses temps.
Ces différents types sont indiqués par des chiffrages spécifiques (chiffrage de la mesure). Ce chiffrage est généralement composé de deux nombres disposés l'un au-dessous de l'autre représentant une fraction.
Il est placé après la clé et son armure. Si le type de mesure change en cours de morceau, un nouveau chiffrage est indiqué après une double barre de mesure. Il s'agit alors de changement de chiffrage ou de changement de mesure.
Barre de Mesure et chiffrement des mesures.
La mesure à deux temps est une mesure qui contient un temps fort suivi d'un temps faible.
La mesure à trois temps, qui contient un temps fort suivi de deux temps faibles.
La mesure à quatre temps est en principe une mesure qui contient un temps fort et trois temps faibles.
Exemple : Mesure de la chanson En passant par la Lorraine.
Les deux nombres du chiffrage forment une fraction (sans la barre horizontale) dont l'unité de valeur est toujours la ronde. Le chiffrage 4/4 est parfois représenté par un « C », et le chiffrage 2/2 par un « C barré ».
Dans une mesure à temps simples (une mesure à temps binaires), la fraction du chiffrage prend en compte des valeurs égales à l'unité de temps.
Le numérateur de la fraction (nombre supérieur) indique le « nombre de temps » utilisés dans la mesure4 :
Le dénominateur (nombre inférieur) indique l'unité de temps de la mesure, selon la convention suivante4 :
En musique, le mot altération peut signifier trois choses.
En tant que figure indiquant la modification de la hauteur primitive d'une note, l'altération se place sur la portée, très précisément sur la ligne ou dans l'interligne de la note qu'elle affecte, et à sa gauche.
On distingue les altérations simples et les altérations doubles, les premières étant les plus courantes.
Elles sont au nombre de trois : le dièse, le bémol et le bécarre.
Le mot dièse provient du grec diesis qui, à l’époque de la Grèce antique, avait à peu près le même sens. Jusqu'au XVIe siècle, le dièse et le bécarre étaient confondus sous la même appellation « bécarre ». Le dièse est issu du bécarre par prolongement partiel des deux hampes verticales. Il était alors plus incliné qu'aujourd'hui.
L’origine des mots bémol et bécarre remonte au Moyen Âge, et se rapportent à la note si, qui fut la première à être affectée d’un bémol dans certaines circonstances. C’est ainsi que bémol signifie étymologiquement B mou — c’est-à-dire, si arrondi, désignant l’actuel si bémol —, et bécarre, B carré (désignant à son tour le si naturel).
Il existe deux altérations doubles en solfège moderne : le double dièse et le double bémol.
Dans un but d'exhaustivité, mentionnons qu'il a aussi existé trois autres altérations doubles, aujourd'hui tombées en désuétude car le bécarre initial qu'ils contiennent est considéré comme superflu : le double bécarre, le bécarre-dièse et le bécarre-bémol.
L'effet d'une altération est différent suivant que celle-ci se trouve dans le morceau — altération accidentelle — ou bien à la clé — altération constitutive.
Une altération accidentelle — appelée plus simplement accident — intervient dans le courant du morceau, et concerne toutes les notes de même nom et de même hauteur qui se trouvent après elle dans la même mesure. L'effet de l'altération accidentelle est donc temporaire et prévaut sur toute altération précédente affectant la note.
Dans le solfège, l'armure — ou l'armature — est un ensemble d'altérations réunies à la clé. Elle est composée soit exclusivement de dièses, soit exclusivement de bémols — en dehors du cas particulier constitué par le changement d'armure. Ces altérations correspondent à la tonalité principale des mesures suivant la clé.
Ces altérations, appelées altérations constitutives, dont le nombre peut varier de un à sept, se succèdent dans l'ordre du cycle des quintes :
Alors que l'effet d'une altération accidentelle s'exerce sur toute note de même nom et de même hauteur durant la mesure où elle est placée, l'effet d'une altération constitutive est permanent : durant toute la portée, il s'exerce sur toutes les notes de même nom — même de hauteur différente — sauf bien sûr, si entre temps intervient un changement d'armure, ou plus simplement, une altération accidentelle modifiant la hauteur des notes concernées.
Les altérations constitutives ont pour fonction de transposer l'échelle diatonique naturelle. C'est ainsi que, quelle que soit l'armure, on trouvera toujours dans chaque octave, « deux demi-tons diatoniques isolés encadrant alternativement deux et trois tons ».
Nombre d'altérations | Tonalité | Relative mineure | note sensible: Altération accidentelle |
---|---|---|---|
7 (si,mi,la,ré,sol,do,fa) | Do Majeur | La Mineur | Sol |
6 (si,mi,la,ré,sol,do) | Sol Majeur | Mi Mineur | Ré |
5 (si,mi,la,ré,sol) | Ré Majeur | Si Mineur | La |
4 (si,mi,la,ré) | La Majeur | Fa Mineur | Mi |
3 (si,mi,la) | Mi Majeur | Do Mineur | Si |
2 (si,mi) | Si Majeur | Sol Mineur | Fa |
1 (si) | Fa Majeur | Ré Mineur | Do |
0 | Do Majeur | La Mineur | Sol |
1 (fa) | Sol Majeur | Mi Mineur | Ré |
2 (fa,do) | Ré Majeur | Si Mineur | La |
3 (fa,do,sol) | La Majeur | Fa Mineur | Mi |
4 (fa,do,sol,ré) | Mi Majeur | Do Mineur | Si |
5 (fa,do,sol,ré,la) | Si Majeur | Sol Mineur | Fax |
6 (fa,do,sol,ré,la,mi) | Fa Majeur | Ré Mineur | Dox |
7 (fa,do,sol,ré,la,mi,si) | Do Majeur | La Mineur | Solx |
Remarque:
L'armure peut être modifiée dans le cours d'un morceau, soit avec un changement de clé, soit après une double barre de mesure. Dans ce deuxième cas, l'ensemble des altérations constitutives peut inclure des bécarres. Un changement d'armure arrive par exemple à l'occasion d'une modulation.
L'échelle diatonique est une échelle musicale heptatonique (dont la gamme contient 7 degrés), composée de 5 tons et 2 demi-tons. Les deux demi-tons sont toujours séparés par 2 ou 3 tons. Cette échelle est à la base de la musique occidentale. Chaque degré porte un nom qui se répète de façon cyclique, soit du grave vers l'aigu : do, ré, mi, fa, sol, la, si et à nouveau do...
En divisant tous les tons en demi-tons, on obtient une échelle chromatique (chaque degré peut être « altéré », abaissé ou élevé d'un demi-ton).
L'échelle diatonique prend la forme d'une succession de demi-tons diatoniques isolés par des groupes alternés de deux et trois tons.
Dans l'échelle diatonique naturelle — c'est-à-dire, en l'absence de toute altération —, les deux demi-tons sont situés, l'un entre mi et fa, l'autre entre si et do.
On peut représenter celle-ci de manière verticale, ou bien, sous forme cyclique (exemple avec le mode majeur) :
Représentation verticale de l'échelle diatonique |
Représentation cyclique de l'échelle diatonique |
La forme cyclique de l'échelle vient de la répétition à l'identique dans chaque octave de la gamme heptatonique de base.
En théorie de la musique, l’échelle chromatique est une échelle musicale composée de douze degrés séparés les uns des autres par un demi-ton1.
Elle est constituée des sept degrés de l'échelle diatonique plus cinq notes intermédiaires. Ces nouvelles notes sont obtenues par altérations et divisent chacun des cinq tons de l'échelle diatonique en deux demi-tons (pas forcements identiques).
L'échelle chromatique est ainsi composée de 12 demi-tons de tailles équivalentes (ou presque), contrairement à l'échelle diatonique qui associe tons et demi-tons.
l'échelle chromatique est exclusivement composée de demi-tons — demi-tons chromatiques, mais aussi, demi-tons diatoniques.
En dehors de la gamme tempérée dont tous les demi-tons sont de taille identique, les demi-tons chromatiques et diatoniques ne sont pas placés au même endroit selon l'altération utilisée, voici par exemple un diagramme proposant une approximation du placement des demi-tons en gamme pythagoricienne :
Notation de l'échelle chromatique — ascendante puis descendante — dans l'octave do-do, les demi-tons sont indiqués par la règle sous la portée :
Les instruments de musique concernés par le tempérament sont les instruments à son fixe, appelés également instruments tempérés. Les autres instruments sont appelés instruments naturels.
L'échelle musicale au tempérament égal (échelle chromatique tempérée) |
Le clavier du piano (exemple d'instrument tempéré) |
Deux notes théoriquement séparées par un comma — par exemple, ré♭ et (un comma plus haut) do♯, ou encore, fa et (un comma plus haut) mi♯ — deviennent des notes enharmoniques ou encore, notes synonymes.
Tous les sons de la gamme chromatique peuvent, par enharmonie, avoir deux ou même trois noms différents :
En musique, un intervalle désigne l'écart de hauteur entre deux notes. Cet écart est :
Chaque intervalle est caractéristique d'une échelle musicale, elle-même distinctive d'un type de musique (indienne, occidentale, orientale, etc). La perception des intervalles diffère aussi selon les cultures. Il n'existe pas de système musical universel contenant tous les intervalles de toutes les échelles musicales. Seul l'intervalle entre un son et sa répétition, l'unisson, peut être considéré comme n'appartenant pas en propre à un genre musical déterminé.
Lorsqu'un système musical ne possède pas de théorisation écrite, les musicologues utilisent la terminologie du solfège comme outil de description, afin de rendre compte des intervalles et des échelles propres à ces systèmes.
En musique, une octave est l’intervalle séparant deux sons dont la fréquence fondamentale du plus aigu est le double de celle du plus grave. Divisée en plusieurs sous-intervalles, elle permet de définir les gammes.
D’un point de vue harmonique, l’octave est l’intervalle le plus consonant. Son renversement est un unisson.
En musique tonale, en musique modale, ou en musique atonale, la notion d'intervalle renvoie plus précisément à la distance entre deux degrés d'une gamme musicale.
Dans la musique classique et donc dans le système tonal, les intervalles sont nommés et théorisés par le solfège et la fonction des différents degrés dépend de l'intervalle qui sépare chacun d'eux de la tonique. Aux différents intervalles sont associés les notions de consonance et dissonance.
Les degrés de l'échelle diatonique sont séparés par des espaces conjoints (ou intervalles) inégaux, les tons et les demi-tons diatoniques.
Les intervalles séparant deux degrés de l'échelle diatonique sont toujours nommés en utilisant un nom suivi d'un qualificatif (adjectif) :
Le nom de l'intervalle est fonction de sa longueur en degrés (parfois appelée « chiffre »). De un à huit, les intervalles s'appellent:
Au-delà de l'octave, le nom de l'intervalle est l'adjectif numéral ordinal correspondant : neuvième, dixième, onzième, etc.
Ainsi, do-sol constitue une quinte car l'intervalle constitué de do, ré, mi, fa, sol est long de cinq degrés.
Jadis, le terme servant à désigner la longueur d'un intervalle servait également à désigner un degré par rapport à la tonique ou par rapport à une autre note de référence. Il est donc préférable d'indiquer la fonction des degrés, par exemple : « sol est la dominante de la gamme de do » ou « sol est le cinquième degré de la gamme de do » plutôt que « sol est la quinte de la gamme de do ». En revanche, il est correct de définir que « do-sol forme une quinte ».
Cependant, en harmonie tonale, l'habitude est conservée de désigner les notes réelles d'un accord au moyen de l'intervalle qui sépare celles-ci de la basse, ou de la fondamentale, en fonction du contexte. Par exemple : « au premier renversement, la tierce (sous entendu : de la fondamentale) va à la basse ». Et inversement, « sur ce premier renversement, la sixte (sous entendu : de la basse, cette sixte est donc la fondamentale) est au soprano ».
Les notes extrêmes d'un intervalle à chiffre pair — seconde, quarte, etc. — ont des positions différentes sur la portée : une sur la ligne, l'autre dans l'interligne ; au contraire, les notes extrêmes d'un intervalle à chiffre impair — unisson, tierce, etc. — ont des positions identiques sur la portée : soit sur deux lignes, soit dans deux interlignes.
Le nom d'un intervalle ne donne qu'une idée approximative de son étendue exacte. Par exemple, les deux intervalles de trois notes, do-mi et ré-fa, n'ont pas la même étendue — respectivement, deux tons, et un ton et demi — bien qu'englobant l'un comme l'autre, le même nombre de notes. Des qualificatifs permettent de les distinguer, il en existe cinq principaux :
Plus rarement, on rencontre les qualificatifs « suraugmenté » et « sous-diminué ».
diminué | |||
sous-diminué |
Au sein de l'échelle diatonique naturelle, les intervalles se partagent entre deux familles :
La quarte, la quinte et l'octave peuvent recevoir la qualification de juste :
La seconde, la tierce, la sixte et la septième reçoivent les qualifications de majeure ou mineure :
seconde | ||
Par exemple, do-ré et mi-fa sont tous deux des secondes, mais le premier est majeur car do et ré sont éloignés d'un ton, tandis que le deuxième est mineur car mi et fa sont éloignés d'un demi-ton.
Si on classe les intervalles par ordre d'étendue ascendante, pour la même longueur, l'intervalle mineur précédera l'intervalle majeur correspondant. Selon ce classement, il est possible de reconstituer tous les intervalles de l'échelle diatonique naturelle en partant de do en utilisant uniquement les intervalles majeurs ou juste (les autres sont équivalents à l'un d'eux par enharmonie).
Quelle que soit la nature de l'intervalle, il est toujours possible de le rallonger ou le raccourcir d'un ou plusieurs demi-tons par l'ajout ou le retrait d'une altération. On parle alors d'intervalle augmenté et diminué si un demi-ton chromatique a été ajouté ou soustrait, et d'intervalle suraugmenté ou sous-diminué si sa longueur a été modifiée de deux demi-tons chromatiques.
Par exemple, do-sol#, est une quinte augmentée car la distance de do à sol est égale à cinq degrés, et qu'un demi-ton a été ajouté à l'intervalle. Cet exemple permet de voir que la quinte augmentée a un nom différent mais la même sonorité (dans un système à tempérament égal) que la sixte mineure (ici do-la bémol) ; cependant, ces intervalles sont différents en musique tonale ou modale, car bien que leurs sons soient identiques, leurs fonctions ne le sont pas. Cela influe sur le sens donné au discours, et peut également influencer l'interprétation musicale.
Un intervalle simple (d'étendue inférieure à l'octave) peut être renversé par inversion de ses notes. Le renversement d'un intervalle est aussi appelé intervalle complémentaire, ou intervalle différentiel. Un intervalle ajouté à son renversement donne une octave juste. Par exemple, la quinte juste do-sol a pour renversement la quarte juste sol-do ; l'étendue de ces deux intervalles donne l'octave do-do ou sol-sol.
Un intervalle mineur renversé donne un intervalle majeur, et inversement. De même pour les altérations : un intervalle augmenté a pour renversement un intervalle diminué. Par exemple, la tierce majeure fa-la a pour renversement la sixte mineure la-fa :
La formule suivante permet de trouver le renversement d'un intervalle donné :
9 – étendue initiale = étendue du renversement
Par exemple, une septième renversée donne une seconde (9 – 7 = 2).
Intervalle | Seconde note par rapport à do | Intonation | Renversement | Commentaire | Nombre de demi-tons |
---|---|---|---|---|---|
Prime juste à l'unisson | do | consonance absolue | octave | 0 | |
Seconde diminuée | ré | 0 | |||
Prime augmentée | do | demi-ton chromatique | 1 | ||
Seconde mineure | ré | dissonance | septième | demi-ton diatonique | 1 |
Tierce sous-diminuée | mi | 1 | |||
Prime suraugmentée | do | 2 | |||
Seconde majeure | ré | dissonance | septième | ton | 2 |
Tierce diminuée | mi | 2 | |||
Seconde augmentée | ré | 3 | |||
Tierce mineure | mi | consonance douce | sixte | 3 | |
Quarte sous-diminuée | fa | 3 | |||
Seconde suraugmentée | ré | 4 | |||
Tierce majeure | mi | consonance douce | sixte | 4 | |
Quarte diminuée | fa | 4 | |||
Tierce augmentée | mi | 5 | |||
Quarte juste | fa | consonance forte | quinte | 5 | |
Quinte sous-diminuée | sol | 5 | |||
Tierce suraugmentée | mi | 6 | |||
Quarte augmentée | fa | dissonance forte | quinte diminuée | triton | 6 |
Quinte diminuée | sol | dissonance forte | quarte augmentée | triton | 6 |
Sixte sous-diminuée | la | 6 | |||
Quarte suraugmentée | fa | 7 | |||
Quinte juste | sol | consonance forte | quarte | 7 | |
Sixte diminuée | la | 7 | |||
Quinte augmentée | sol | 8 | |||
Sixte mineure | la | consonance douce | tierce | 8 | |
Septième sous-diminuée | si | 8 | |||
Quinte suraugmentée | sol | 9 | |||
Sixte majeure | la | consonance douce | tierce | 9 | |
Septième diminuée | si | 9 | |||
Sixte augmentée | la | 10 | |||
Septième mineure | si | dissonance | seconde | 10 | |
Octave sous-diminuée | do | 10 | |||
Sixte suraugmentée | la | 11 | |||
Septième majeure | si | dissonance | seconde | 11 | |
Octave diminuée | do | 11 | |||
Septième augmentée | si | 12 | |||
Octave juste | do | consonance | unisson | 12 | |
Septième suraugmentée | si | 13 | |||
Octave augmentée | do | 13 | |||
Octave suraugmentée | do | 14 |
La transposition d'un intervalle est le déplacement de celui-ci en hauteur — au moyen des altérations sans modification de son étendue exacte.
Si un demi-ton chromatique est ajouté, ou bien, retranché, aux deux notes extrêmes d'un intervalle donné, le nom et le qualificatif de cet intervalle ne changent pas, en d'autres termes, les intervalles sont équivalents.
Par exemple, do-mi est une tierce majeure, mais do-mi, ou encore, do-mi, sont aussi des tierces majeures ; fa-si est une quarte juste, mais fa-si, ou encore, fa-si, sont aussi des quartes justes ; etc.