Boha

La boha (prononcer bouhe) est la cornemuse que l’on retrouve dans les landes de Gascogne. Cornemuse aiguë à l’origine, les modèles actuels sont Sib, La et Sol. Modèles standards ou décorés, tous sont équipés d’anches en plexiglas et lamelles fibre de carbone, garantissant une grande stabilité de l’accord.

L’instrument daterait du XVIe siècle si l’on en croit une représentation qui se trouve à l’intérieur de l’église d‘Arx en Gabardan (département des Landes) : on y voit deux sculptures à la retombée de deux voussures : l’une montre un musicien jouant de la flûte à trois trous et un tambour, l’autre un joueur de cornemuse.

Cette dernière réunit les critères d’identification de la boha : un tuyau d’insufflation pour gonfler la poche, une seule pièce de bois « pihet » mais en partie occultée par le musicien et une absence de bourdon séparé. Les sculptures datent de 1522.

L’instrument est surtout destiné à faire danser et accompagne le chant à danser. Les instruments retrouvés en 1970 par Alain Cadeilhan et le Conservatoire Occitan de Toulouse présentent tous la même organologie malgré une facture différente. La poche, faite à partir d’un chevreau entier sur laquelle sont fixés la souche et le buffet (porte vent). Ces pièces de buis étaient incrustées d’étain et gravées au fer rouge de différents motifs. La partie mélodique et le bourdon font partie de la même pièce de bois. Les perces sont cylindriques et parallèles, munies d’anches battantes simples. Le bourdon possède à son extrémité (brunider) une petite rallonge permettant d’obtenir une note grave supplémentaire afin de composer un accord à la quarte ou à la tierce mineure. Le jeu sur le bourdon est primordial, classant définitivement la boha dans la catégorie des cornemuses polyphoniques.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les sources écrites sont plus abondantes et plusieurs folkloristes ou érudits locaux citent « la cornemuse landaise » sans toutefois nous apporter des éléments nouveaux. Le premier folkloriste à faire preuve d’une démarche ethnographique est Félix Arnaudin (1844-1922). Il fut l’un des premiers à s’intéresser aux instruments de musique populaire. Parcourant les Landes en tous sens, Félix Arnaudin s’est fait le témoin, par ses photos, des scènes de la vie rurale de son temps. Collecteur infatigable, il a recueilli une quantité exceptionnelle de contes et de chants populaires de la Grande Lande.