Cornemuses en Auvergne

La Cabrette

Au début la cabrette était une cornemuse à bouche, mais montée avec un hautbois de cornemuse dite parisienne, rappelant la musette de cour.

Une rare photo, en ce qui concerne l'instrument, car pour le reste c'est une reconstitution. En effet, nous y voyons un hautbois de cabrette (pied, bourdon), une poche de cabrette, mais l'alimentation se fait à la bouche & elle possède un bourdon d'épaule
Une rare photo, en ce qui concerne l'instrument, car pour le reste c'est une reconstitution. En effet, nous y voyons un hautbois de cabrette (pied, bourdon), une poche de cabrette, mais l'alimentation se fait à la bouche & elle possède un bourdon d'épaule
Cabrette à deux bourdons
Cabrette à deux bourdons
Musette de cour
Musette de cour

Appelée aussi musette, sa rencontre avec l’accordéon donne naissance à l’emblématique « bal musette ». La cabrette est en quelque sorte un objet de prestige pour le musicien : le sac est en peau, recouvert d’une « robe » souvent en velours. Quant à la tête, qui relie la poche au hautbois, elle est parfois sculptée. Le hautbois de certaines cabrettes prestigieuses fut même réalisé en ivoire, parfois richement sculpté. Offertes à l’occasion de grands événements ou commandées par des musiciens revendiquant un certain statut social, ces cabrettes en ivoire étaient conçues comme des œuvres d’art à part entière. Elles nécessitaient, en plus du travail du facteur, l’intervention de sculpteurs sur ivoire, nombreux à Paris à cette époque, surtout dans le quartier de la Bastille. La plus célèbre cabrette en ivoire fut celle d’Antonin Bouscatel, le roi des cabrettaïres (appellation du joueur de cabrette) et portait le doux nom de « la novia » (la mariée). A l’instar de la lutherie par exemple, l’instrument possède ses facteurs mythiques. Ils ont pour noms Costeroste, Alias, Franc, Amadieu, Combabessou, Roque… Dufayet fut le dernier des fabricants historiques parisiens. Il travaillait Passage Thiéré à Paris dans le 11ème arrondissement. Il a arrêté sa fabrication en 1938 et décéda en 1939.


L’instrument est constitué d’un porte-vent qui relie le sac à un soufflet pour l’alimentation en air (il existait également des cabrettes dans lesquelles le musicien soufflait directement).
Le hautbois (à anche double) est aussi appelé le pied. Il est à perce conique et est souvent tourné en bois : en ébène, en palissandre ou encore en buis. La tonalité du « pied » est toujours donnée en centimètres. On parle d’un « pied de 39″ pour un hautbois Do. il existe des pieds de différentes longueurs dans différentes tonalités.
Enfin, accolé au pied, il y a toujours un petit bourdon, rarement en fonction.

Pieds de cabrette
Pieds de cabrette

La Musette Béchonnet

 

Joseph BECHONNET (1821-1900) créateur de la musette idéale.

Hautbois, petit bourdon, « micro » bourdon ou pour certaines layette au dos d’un boitier souvent très décoré par des incrustations de nacre gravée représentant des fleurs ou de charmantes scénettes, soufflet trapézoïdale, parfois ornée de spectaculaires décalcomanies, les cornemuses BECHONNET sont toujours très soignées avec des décorations souvent de bon goût champêtre.
BECHONNET est un facteur étonnant : comment les idées pour concevoir une telle cornemuse et surtout d’un tel raffinement dans sa conception (comme pour ses décorations) lui sont venues ? Avait-il voyagé ? Quels types de luthiers et d’instruments avait-il croisé ? Quel avait été son apprentissage avant de se lancer dans cette fabrication unique ?
Sa profession officielle étant sabotier, on aime à imaginer la qualité de sa production.
Car il est toujours étonnant de voir le raffinement et la précision des musettes signées du maître d’Effiat.
Dans les « BECHONNET » très jouées en basse Auvergne, principalement au tournant du 19 ème siècle, certains voient une part de son inspiration dans l’organologie de la musette bressane.
On continue régulièrement à  découvrir des instruments de ce facteur qui sans conteste a marqué l’histoire de la musique et de la facture instrumentale française.
La fabrication des « BECHONNET » fut relancée, par un luthier français, (de Vichy), Bernard BLANC au début des années 80.