Pendant des siècles, les bateaux furent utilisés, avec les voies terrestres (boeufs et chevaux), pour convoyer les marchandises (récoltes, vins, productions locales), des Terres du Centre France à l'océan de la façade Ouest ou du Nord, mais également de Toulouse, d'Agen jusqu'à Bordeaux, Du Périgord, la Charente et Rochefort.
Ainsi la marine fluviale fut-elle aussi importante, que sa grande sœur de mer avec des populations aux traditions, us & coutumes, propres à leur corporation.
Nous naviguerons au grès des mariniers et bateliers de Loire, de l'Allier et du Cher, d'une part, mais également des canalous, voguant au grès des écluses et des chemins de hallages, pour arriver à la rencontre des gens de Mer (marins pécheurs, caboteurs, terre-neuvas et autres voyageurs des mers).
Enfin, nous découvrirons les modes de transports et de vie des marais (marais breton, marais poitevin, Brenne, Sologne).
Durant des siècles la Loire, le fleuve royal, fut un important moyen de communication. Par sa longueur, son tracé et ses affluents, (dont le principal est l'Allier), elle met en liaison les provinces avoisinantes, le sud du bassin parisien et enfin, le bassin du Rhône tout proche. Au XVème siècle c'est la plus importante voie de communication du royaume. En 1642, l'ouverture du canal de Briare, puis en 1692 celle de celui d'Orléans, mettent en liaison directe la Loire et la Seine, favorisant encore plus les échanges commerciaux et le développement de professions comme celle de marinier.
Pour la Vendée, trois canaux principaux permettaient le cabotage entre les ports marins (La Rochelle, L’île de Ré, Saint Gilles Croix De Vie, Les Sables d'Olonne, le port de l'Aiguillon Sur Mer)...
Contrairement aux bateaux de Loire qui avaient des fonds plats, ces derniers avaient une coque et une mature destinées à trois fonctions : Le Hallage pour la partie canalisée non navigable à voile, les voiles pour les parties navigables gréées, une coque arrondie pour emprunter le chenal du Lay, puis de remonter via l'anse d'aiguillon, jusqu'au port de La Rochelle ou ceux de l'Île de Ré ou Oléron, ainsi qu'au cabotage léger.
Le canal de Luçon, ce dernier se trouvait en première place en 1900, devant le port des Sables d'Olonne sur le tonnage de marchandises....Il relie Luçon, jusqu'au port de l'Aiguillon Sur Mer, pour rejoindre le Lay.
Le Canal de Fontenay-Le-Comte, reliant La Rochelle, Maran, passant par Danvix
Il y a 8000 ans, le Marais Poitevin n’existait pas encore. La mer recouvrait toute la région jusqu’à Niort et formait le Golfe des Pictons. Et au long des millénaires, l’océan s’est lentement retiré, laissant place à un vaste marécage. Les moines furent les premiers à creuser des canaux pour dessécher la terre et la cultiver, prémices de l’actuel marais desséché. En mai 1285, une charte fut établie pour la concession d’un port franc à Niort. Une nouvelle charte de 1325 fut établie pour prélever un impôt nécessaire à la construction du port.
Dans les années 1680, le bateau marchand typique de mer était en général ce que l’on appelle une flûte hollandaise, voilier de 2 ou 3 mats. Les équipages accostaient à LA ROCHELLE ou à MARANS.
Depuis MARANS, des gabarres (bateaux à 1 mat, élancés, avec peu de jauge, typiques du lieu puisque appelée gabarre de Sèvre) remontaient le fleuve jusqu’à Niort. NIORT était alors un port pour divers commerces entre tout le Poitou et des contrées étrangères : par exemple, avec le Canada, on exportait de la grosse toile (le pinchinat), et on importait des peaux et des huiles de poissons nécessaires à la chamoiserie.
En 1789, les mariniers emplirent les cahiers de doléances de reproches faits aux riverains, qui plantaient des arbres le long du fleuve. Les voiliers avaient de plus en plus de mal à passer… Et comme la France vient de faire sa révolution, l’entretien, initialement lié aux privilèges royaux, fut supprimé car les privilèges avaient été abolis… les devoirs sont de ce fait abandonnés !!
En 1798 à Coulon, le passage était obstrué par des jardins, des constructions, des bouchauds. Les canaux s’envasent et au début des années 1800, les écluses sont de plus en plus abîmées, car laissées à la libre manœuvre des mariniers.
La révolution industrielle se profile à l’horizon et le chemin de fer apparaît. La construction de la ligne NIORT-LA ROCHELLE fut un gouffre financier… Il fallut arbitrer les budgets !! L’aménagement de la voie maritime et le projet de percement d’un canal entre NIORT et LA ROCHELLE (avec un prolongement envisagé jusqu’à PARIS) furent repoussés, puis abandonnés au profit d’un canal plus court de LA ROCHELLE à MARANS , puis une canalisation partielle de la Sèvre entre MARANS et NIORT. Ce canal plus court va favoriser la construction d’une nouvelle voie ferrée, qui sera construite sur les déblais du canal LA ROCHELLE-MARANS ! Malgré un changement de modèle de bateaux, pour créer des gabarres plus adaptées à la circulation sur les canaux et la Sèvre canalisée, l’arrivée du transport sur rail annonce la disparition des derniers mariniers en gabarre, et donc du port maritime de NIORT.
Le 25 janvier 1917, l’un des derniers bateaux à accoster à NIORT est une chaloupe à moteur « L’Ile de Ré » et des centaines de Niortais sont là pour le spectacle… Moment important la presse locale s’en fit état et présenta en première page cette photo.
Ce canal débute au niveau du canal maritime de Marans à la mer (cote à + 1,70 m) et relie La Rochelle à la cote 0.
Il draine du nord au sud les eaux de huit communes toutes situées dans le département de la Charente-Maritime :
Que l'on soit dans le marais poitevin, marais breton, sur la Loire, le Cher, toutes les petites moyennes et grandes rivières, les régions de Lacs et d'Etangs, la sologne, le bateau reste le meilleur mode de communication... En voici quelques exemples... bateau lavoir, simple barque...